On entre généralement dans cette église du XVIe siècle, réaménagée au XVIIIe, pour la Madone des pèlerins. Il faut, certes, glisser une petite pièce pour l’éclairer mais cela en vaut la peine : c’est l’une des toiles les plus belles et les plus émouvantes du Caravage qui, comme à son habitude, choisit ses modèles parmi les prostituées et les miséreux du quartier. On ne peut qu’être sensible à la puissance de la composition, à l’intimité de la scène, à la beauté du visage de la Vierge, au geste par lequel elle tient son enfant, aux pieds sales et crevassés des pèlerins. Une vidéo consacrée à l’œuvre est disponible (je ne sais pas ce qu’elle vaut : nous ne l’avons pas regardée).
Mais Sant’Agostino offre quelques autres merveilles : des fresques représentant les prophètes, dont un Isaïe peint par Raphaël (3e pilier à gauche) et, au-dessous, une Vierge à l’enfant avec sainte Anne de Sansovino, qui est aussi l’auteur de la très vénérée Madonna del Parto (à gauche du porche central), une Madone byzantine du Bernin (au grand autel), une œuvre de l’Ecole d’Ombrie du XVe siècle…
En sortant de l’église, sur la gauche, tâchez d’obtenir de jeter un coup d’œil à la Biblioteca Angelica (siège de l’Accademia letteraria dell’Arcadia, la première bibliothèque ouverte au public en Europe, fondée en 1604 !) : elle a été entièrement redécorée au XVIIIe siècle par Vanvitelli.