Le Padre Martini fut un compositeur qui mérite en soi d'être redécouvert. Il était musicien, théoricien renommé, collectionneur de portraits et de partitions souvent rares, parfois très anciennes. Il était aussi l'ami et le correspondant de grands musiciens de son temps, comme Grétry, Mozart, Jean-Chrétien Bach, ou Gluck parmi de nombreux autres.
Ce joli musée, logé dans le très beau Palazzo Sanguinetti, orné de fresques de belle facture, mérite de s'attarder. Voir (seulement voir...) les instruments, tirer les tiroirs de correspondance ou de partitions, la robe de chambre, la chaise, la perruque, la baguette de Rossini, les dizaines de portraits de musiciens souvent célèbres.
Un énorme bémol: seulement voir tous ces instruments et ne pas les entendre... Quelle frustration! D'abord, à l'accueil, on oublie de vous proposer le (coûteux) audio-guide, et stupéfaction, alors qu'on voit des instruments très rares, cet audio (?) guide ne permet même pas d'en entendre les sonorités; pas plus que la fugue écrite par Mozart et "corrigée" par Martini; ni quelques notes des partitions. Rien. Des commentaires, seulement. Ahurissant.
Le personnel de salle est serviable, celui de l'accueil peu impliqué. Pour acheter les rares enregistrements proposés, c'est demander une chose apparemment incongrue. En passant, si vous pouvez acquérir le volumineux coffret de compositions instrumentales de Martini (9 CD et un DVD), faites-le, il n'est vraiment pas facile de le trouver par ailleurs, et les interprètes (locaux) sont excellents.
En conclusion, c'est un musée qui se visite patiemment, avec de très chouettes choses, si on aime voir la musique. Pas si on veut l'entendre...